L’université Saint-Joseph de Beyrouth met en place un plan pour aider ses étudiants à continuer leurs études

Analyse d’actualité des Campus de Edward Sfeir, rédacteur

Janvier 17, 2021

Entre enseignement en ligne, crise sanitaire sans précédent, explosion phénoménale et université publique en dernière phase de métastase, il est clair que les étudiants universitaires libanais sont loin d’être gâtés ;  mais leur combat acharné pourrait être perdu d’avance face à une augmentation considérable du montant de leur scolarité. 

Consciente des difficultés de ses étudiants, l’Université Saint-Joseph de Beyrouth s’engage à trouver une solution…

Au vu de la crise économique générale, une majorité des universités privées ont eu recours à l’adoption d’un taux de change de 3990 L.L. pour un dollar américain ($), décision qui a désavantagé grand nombre d’étudiants, forcés à quitter leurs établissements. 

Il n’y a pas de doute qu’une université est avant tout une institution basée sur la recherche et, pour ce faire, la recherche a besoin de ressources financières (en dollars) aujourd’hui impossibles à trouver. 

L’Université Saint-Joseph de Beyrouth (USJ) quant à elle a annoncé que le taux de change sera gelé au taux de 1520 L.L. Néanmoins, comment arrivera-t-elle à survivre avec si peu de ressources ? C’est là où les étudiants entrent en action ! 

 

« Être acteurs et non pas spectateurs » : c’est le mot d’ordre du Pr. Salim Daccache s.j., recteur de l’USJ. Sous le chapeau du conseil des étudiants de l’université et du service de la vie étudiante (SVE), un plan de levée de fonds est organisé, totalement animé par les structures estudiantines : journal officiel des étudiants de l’USJ (Campus-J), clubs, amicales et délégués académiques.

 

Les bienfaits de cette idée sont multiples. « Nous avons voulu créer un esprit de solidarité entre les étudiants pour assurer une meilleure synergie au sein de l’université. Team work, dream work » lance Mme Gloria Abdo, directrice du SVE à l’USJ lors d’une interview pour The Phœnix Daily. Les étudiants sont ainsi mis au cœur de l’action et du changement pour fournir des solutions et non pas simplement subir des décisions.

Le plan de levée de fonds consiste pour les étudiants à trouver et contacter des donateurs afin de combler les pertes engendrées par le gel du taux de change. Le service de la vie étudiante fournit, au besoin, un espace étudiant avec ordinateurs et téléphones pour contribuer à la bonne réalisation du projet. De cette manière, la vie universitaire restera prospère (autant que la situation sanitaire le permet) et aucun étudiant ne sera plus obligé de quitter l’USJ malgré lui.

Campus-J, journal officiel des étudiants de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth jouera lui aussi un rôle crucial surtout du côté de la couverture médiatique, mobilisant ainsi tous les moyens qu’il possède pour mener à bien cette initiative estudiantine.  

 

Pour le père Recteur, l’université a avant tout un rôle social : celui de former les citoyens de demain, qui seront bientôt responsables du pays. 

L’université est ainsi côte à côte avec ses étudiants pour surmonter ces temps où les défis ne font que se multiplier.

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